Le libre-échange est le seul bon choix pour l'Europé, par Thomas Östros et Michael Treschow
Une croissance supplémentaire de plus de 200 milliards de dollars pour la planète : voilà ce qu'on peut espérer d'un résultat ambitieux du cycle de Doha (négociations internationales menées dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce). Les chiffres de la Banque mondiale font en effet état d'un énorme potentiel - dont il nous revient de tirer profit. Les ministres du commerce des pays membres de l'OMC qui se réunissent à Hongkong à partir de mardi vont essayer d'avancer car, depuis la dernière proposition agricole faite par l'UE, les négociations piétinent. Certains Etats membres de l'Union estiment en avoir trop fait, nos partenaires commerciaux, pour leur part, jugent notre proposition mesquine.
Une relance des négociations s'impose. Pour le bien des pays en voie de développement - une chance réelle doit leur être donnée de profiter de la prospérité liée à l'internationalisation des échanges. Mais pour le nôtre aussi. De la réussite de ce cycle dépend en grande partie la compétitivité à venir de l'Union européenne. Si nous estimons toujours que la stratégie de Lisbonne est digne d'être prise au sérieux et que l'Europe peut devenir la région la plus compétitive du monde, c'est maintenant qu'il nous faut agir.
En tant que premier pôle commercial de la planète, l'Europe devrait bénéficier d'une part considérable des gains de prospérité tirés de la libéralisation du commerce. En particulier dans le domaine des produits industriels et des services. C'est là, en effet, que réside le potentiel de demain - et non dans le secteur agricole sur lequel se sont concentrées les discussions. Aujourd'hui, les produits industriels, y compris les carburants, représentent plus de 70 % du commerce mondial. Le secteur des services, avec ses 20 % des échanges mondiaux, affiche la croissance la plus rapide. Aujourd'hui, les produits agricoles représentent à peine 7 % de l'ensemble du commerce mondial.
Sur dix emplois créés dans les pays de l'OCDE, huit le sont dans le secteur des services, un secteur représentant 70 % de leur produit intérieur brut (PIB). C'est de ces emplois que l'Europe a besoin. Ce qu'il faut à notre continent pour maintenir sa position dans la concurrence internationale - mais également faire face à ses engagements sociaux -, ce sont des emplois en plus grand nombre, des salaires plus élevés, une concurrence accrue et des prix à la baisse. Nous ne pouvons construire l'Europe de demain sur le chômage et sur un manque de confiance en l'avenir.
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